Des séminaires théorico-cliniques, sur un weekend de 15 heures, sont proposés plusieurs fois
par an. Ces séminaires sont animés chaque fois par un intervenant extérieur.
Certains sont formateurs ou ont été formés à la Tavistock Clinic de Londres.
Les matins sont réservés à une communication-débat sur une thématique précise,
et les après-midis à des présentations de cas en lien avec la thématique.
Thématique : Psychopathologie et causalité. Approche psychodynamique du développement et du fonctionnement psychique.
Argument : Ce séminaire abordera la question de la causalité. On assiste actuellement à un envahissement de la psychopathologie par les neurosciences, ou plutôt par un succédané des neurosciences. Celui-ci est en grande partie dû à la volonté d’expliquer la souffrance et les dysfonctionnements psychiques sur le même mode que l’explication des phénomènes matériels. Pour beaucoup, il n’y a pas d’autre science que les sciences explicatives. Or, dans la majorité des cas la psychopathologie ne répond pas à ce type de causalité et répond, par contre, à ce que le philosophe Dilthey appelait une « science descriptive » ou « compréhensive », c’est-à-dire en quête de sens. C’est faute d’une réflexion épistémologique profonde que certains auteurs donnent dans le scientisme en se contentant de formules approximatives sans fondement expérimental ni conceptuel. L’usage du terme « neurodéveppemental », qui a peu de sens, en est un des effets. Le psychanalyste italien, Antonio Ferro, a dénoncé cette dérive en parlant de “pollution lumineuse “ pour décrire cette quête éperdue d’explications. Cette réflexion sur la causalité s’appuiera sur des exemples cliniques.
Didier Houzel est Professeur honoraire de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent à l’université de Caen, psychanalyste, co-fondateur de la Fédération française de psychothérapie psychanalytique de l’enfant et de l’adolescent.
Lieu : Vienne.
Vendredi 17 et samedi 18 octobre 2O25, séminaire avec Albert Ciccone
Thématique : Le diagnostic, une approche au service du soin ? (1er jour), Effets dans la famille de l’annonce d’une anomalie ou d’une psychopathologie précoce chez un enfant ( 2e jour).
Argument : 1er jour/Le diagnostic en psychopathologie est un outil essentiel dans le soin psychique, mais il soulève de nombreuses questions et impose un regard critique. Bien que nécessaire pour identifier et comprendre le monde interne du patient, son utilisation excessive ou réductrice peut aboutir à une simplification des souffrances psychiques, et à une désubjectivation du patient. Le diagnostic est ainsi une aide, mais aussi une violence potentielle.
L’approche diagnostique est inhérente aux représentations sociales de la psychopathologie. Et les représentations dominantes actuelles sont fortement influencées par des normes technicistes et scientistes, conduisant là encore à une désubjectivation, dès lors que les logiques psychiques de la souffrance humaine sont réduites à des mécanismes purement neurodéveloppementaux. La violence de ces normes affecte aussi bien les patients que les soignants, en imposant des pratiques standardisées éloignées des réalités subjectives.
2ème jour/Quels sont les effets sur les parents, sur la parentalité, dans la famille, de la rencontre avec une anomalie ou une psychopathologie précoce chez un enfant, de l’annonce d’un diagnostic ? Et quelles questions pose le travail avec les parents, voire la famille, lorsqu’un enfant fait l’objet d’un tel diagnostic ? Comment prendre en compte la souffrance parentale et familiale ? Comment répondre à une demande de soin pour un enfant, comment s’engager et quand débuter un soin individuel pour l’enfant ?
Le soin psychique auprès d’un enfant, d’une manière générale, est indissociable d’un soin parental ou familial – ce sera l’argument central de cette conférence.
Albert Ciccone, psychologue clinicien, psychanalyste, professeur émérite de psychologie et psychopathologie à l’Université de Lyon 2.
Lieu : La Garde/Toulon.